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La nouvelle vague de dirigeants Deux TC qui forcent le destin

Stéphane Talabot (à g.) et Rémy Vacher : « On pense qu’on sera plus efficace si on a chacun nos missions et nos tâches. »

Autrefois concurrents, Stéphane Talabot et Rémy Vacher, 30 et 35 ans, ont repris cet été les Ets Faure Frères, renommés Faure appro. Ils sont en train de construire leur organisation.

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Depuis le 1er juillet, Rémy Vacher et Stéphane Talabot codirigent les Ets Faure appro, négoce creusois membre du réseau Impaact. Tous deux fils de polyculteurs-éleveurs limousins, ils ont aussi un parcours similaire, une expérience terrain en agrodistribution de dix à quinze ans chacun, en concurrence, l’un chez Faure et l’autre chez Océalia, mais tous deux reconnus localement en tant que commerciaux. Des points communs qui les ont rapprochés. « À partir du moment où on est entré en relation en début d’année, tout a été simple et rapide », témoigne Stéphane. « Le courant est passé tout de suite, ajoute Rémy, on ne s’est pas posé de question concernant notre potentielle association. C’est quelque chose qui n’est d’ailleurs pas envisageable si on n’a pas ce premier sentiment. Si on avait eu le moindre doute, on se serait raisonné, et on aurait mis notre envie d’entreprendre de côté. »

Deux expériences à croiser

Stéphane a les Ets Faure dans le sang, « à la limite du spirituel » : « Mes parents étaient des fidèles clients du négoce. J’ai toujours vu l’entreprise à la maison. Quand j’étais gamin, et que les chauffeurs arrivaient, je montais dans le camion pour les aider à décharger. » Puis il y est devenu commercial, formé par son patron. Rémy apporte de son côté une expérience novatrice de son parcours chez Natea puis Océalia où il a exercé plusieurs métiers (magasinier, responsable de dépôt, commercial). « J’ai changé de maillot mais pas ma manière de faire », plaisante-t-il d’ailleurs. « À nous deux, poursuit Stéphane, ça nous permet de croiser une façon de faire qui va bien et une connaissance de l’historique avec un regard extérieur et des idées davantage dans l’air du temps. » Ils ont le privilège de pouvoir s’appuyer sur une équipe bien en place, composée de six personnes : le responsable de la logistique, qui est un salarié actionnaire (à 25 %) et qui a sous sa coupe les trois chauffeurs ; une secrétaire qui s’occupe de l’administratif et de la comptabilité ; et Serge Faure, l’ancien patron depuis 1983, qui reste jusqu’à fin 2022 en tant que commercial mais qu’il va falloir remplacer. « Nous sommes jeunes et dynamiques et on aimerait bien trouver quelqu’un à notre image », avancent Stéphane et Rémy, qui restent également technico-commerciaux et continuent de suivre respectivement plus de 150 et 100 clients tout en partageant le référencement, la gestion des appros et la direction de ce négoce de 5,7 M€ de CA.

Ne pas tout segmenter

Néanmoins, ils vont devoir trouver leur rythme et caler l’organisation. Sans révolutionner l’entreprise non plus puisqu’il s’agit d’une reprise « dans la continuité de ce qui se faisait auparavant et qui fonctionnait très bien ». Ils ont néanmoins identifié des axes d’amélioration sur la logistique, la communication et l’informatique, comme la prise de commande en direct chez le client pour gagner en efficacité. « On pense aussi qu’on sera plus efficace si on a chacun nos missions et nos tâches, si on se répartit les appros par affinité de gammes, avancent-ils. On se laisse un peu de temps pour savoir où chacun est le plus à l’aise, mais c’est une obligation dans le cadre de la lisibilité pour tous en interne. » Sans tout segmenter non plus. « La gestion fondamentale de l’entreprise se fera à deux », affirme Stéphane. D’autant que ne pas prendre la décision tout seul est rassurant. « On n’est pas forcément d’accord sur tout, mais il y a de la place entre nous pour discuter et trouver un terrain d’entente, avec toujours l’entreprise en ligne de mire, poursuit Rémy. Après, on apprend tous les jours et on a encore beaucoup à apprendre. » Suivre des formations en gestion et management, ils se sont posé la question, mais se sont rendu compte qu’ils n’allaient pas en avoir le temps. « La meilleure formation, c’est sur le tas », se consolent-ils.

« On a de l’ambition, mais on n’est pas des chiens fous, conclut Rémy. On veut pérenniser l’existant, conforter nos positions, sans oublier la notion de service et d’efficacité. » Et à Stéphane d’ajouter : « On est posé, réfléchi, et à côté de ça, on entend bien s’amuser au travail. » N’est-ce pas ça la clé de la réussite ?

Renaud Fourreaux

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